Cette année la Science Fiction revient en force au cinéma, faisant la nique aux vampires et autres zombies,. En attendant donc Elysium, Star Trek, Upside Down, Riddick, After Earth, Pacific Rim et j’en oublie certainement, voici Oblivion qui a en charge d’ouvrir le bal du genre (ainsi que celui des blockbusters) présentant en tête d’affiche Tom Cruise.
Alors je vous entends déjà : « Tom Cruise, y’en a marre, y’en a que pour son égo, sa gueule, ses cascades, ses regards en coin, ses regards méchants, sa peau perlée de sueur, son sourire ultra blanc, et aussi son torse nu. » Arguments auxquels je répondrai un approprié : « C’est pas faux. » Car cette fois encore on n’y échappe pas, on en bouffe à chaque plan et parfois plus qu’il n’en faut. C’est d’ailleurs la principale raison de mon envie de ne pas voir ce film, et c’est finalement la raison de ma critique aujourd’hui.
Oblivion donc, n’a rien à voir avec le jeu vidéo du même nom, ici on parle de la signification du mot, ici on parle le latin môssieur, et ici on sait qu’Oblivion signifie « oubli », puisque l’histoire est basée sur ça. En 2077 la Terre n’est plus que ruines radioactives suite à une guerre nucléaire face à une race alien venue éradiquer les gentils humains polluants que nous sommes. Mais nous avons gagné au prix d’une planète inhabitable, aussi les survivants ont-ils colonisés Titan, un satellite naturel de Saturne, et utilisent la planète bleue pour en puiser l’eau, toujours indispensable. Jack Harper (Tom Cruise) assure la sécurité des Drones et des machines à puiser l’eau face aux attaques des chacals (les aliens) et voit son contrat de 5 ans arriver à son but lorsqu’il assiste au crash d’un vaisseau.
Univers épuré à l’extrême, style Ikea du futur, planète ravagée découpée en zones, quasiment recouverte de sable. L’esthétique du film est somptueuse et flatte l’œil, c’est un fait. Le réalisateur avait déjà officié sur le dernier Tron, mais surtout sur deux bandes annonces de jeu vidéo : Halo 3 et Gears of War (dispos plus bas) et qui sont deux des plus belles vidéos de jeux jamais produites. De plus notre homme se base sur un comic écrit par ses soins en 2000, et dissémine tout un tas de références le long de son film : l’Odyssée de l’Espace pour la plus évidente, et une atmosphère propre à ces films de SF mono héroïques où l’introspection est reine.
Tout ça pour dire qu’il y a de quoi faire un bon, voire, un très bon film. Oui. Mais en fait non. Parce qu’il y a des longueurs inutiles. Parce qu’il y a des maladresses. Parce qu’il y a Tom Cruise….et les autres. Non mais c’est vrai, il suffit de voir son nom sur l’affiche pour ne plus savoir si le film s’intitule Oblivion ou Tom Cruise Oblivion tant c’est écrit gros. Mais plus concrètement le problème ne vient pas de l’acteur principal, mais des autres, car aucun n’est vraiment à la hauteur, aucun ne transpire la crédibilité, ce qui pousse le focus sur Tom Cruise qui, du coup, semble en faire trop. La narration n’est pas en reste non plus, dialogue plutôt creux, twists qui s’enchaînent mais qui n’offrent aucune surprise, le film se paye même le luxe de nous raconter deux fois la guerre contre les Chacals, la première en intro voix off (assez pourrie et non immersive), et la seconde face à la fille rescapée du crash du vaisseau, ce qui aurait pu être évité. De plus le scénario est attendu et la fin d’un banal sans nom.
Oblivion brille par sa qualité visuelle indéniable, ses trouvailles technologiques (le petit vaisseau du héros par exemple), se veut proche de la SF de jeux vidéo, mais manque le coche sur son histoire, ne laissant aucune tension monter, se contentant de suivre son fil rouge plutôt tranquillement. La fin laisse un goût amer qui m’a suivie jusqu’à l’écriture de cette critique. Et si Tom Cruise n’est pas le principal fautif, il y est quand même pour beaucoup.
12/20