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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 12:42

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Lorsque Tim Burton dévoile enfin un film après une longue et fébrile attente du spectateur fan se gavant de bande annonce en boucle, défendant bec et ongle le réalisateur contre les critiques trop méchants vis-à-vis d’Alice, de Big Fish ou de Charlie, on ne peut que se ruer sur la salle la plus proche, convaincu mordicus de passer un bon moment empreint de gothisme et d’humour, teinté d’une histoire forte et poignante, souvent saupoudrée d’un amour naïf et sincère.

 

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Dark Shadows est sorti, chers lecteurs, et je me suis rué sur la salle la plus proche pour savourer ces deux heures de Vampirisme à la sauce seventies (pour ceux qui se réveillent je vous laisse découvrir l’histoire dans la bande annonce de fin). Et j’en suis ressorti pour le moins dubitatif, voire déçu. Et c’est peut-être la fois de trop mon cher Tim. Loin de moi la virulence que je laisse à d’autres d’enflammer Barnabas, mais je dois vous l’avouer : le film que je viens de voir ne m’a pas diverti.

 

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Il est un phénomène étrange qui veut que lorsque Tim Burton adapte son film d’une œuvre connue il est plus apte à rendre une copie banale plutôt qu’à transcender l’original. A l’instar de la Planète des Singes ou d’Alice (quoi que…) Dark Shadows ne tient pas ses promesses. Et je sors de la salle comme l’amant éconduit après mille promesses, le pas lourd et les yeux rivés au sol, sans trouver les mots.

 

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Mais pourquoi ?  Où sont passés Beetlejuice, Sleepy Hollow, Les Noces Funèbres ? Où ? Perdus dans un abîme que Burton lui-même ne semble plus en mesure d’éclairer. Alors nous voilà face à un film sans rythme, sans envolée, sans image forte, sans fraîcheur. Dépoussiérer le mythe du Vampire n’est pas une mince affaire, j’en conviens, mais la promesse du choc des générations, des cultures, entre les années 1750 et 1970 ne tient la route qu’une poignée de minutes, tout au plus. Certes la musique des 70’s est présente et les hippies sont de la partie, mais tout ici est effleuré, rien ne semble fouillé. Pire encore : tout coule de source. Aucune surprise ne vient, pire : on devine la fin.

 

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Un Johnny Depp trop fidèle à lui-même, donne dans la redondance et abandonne son génie créatif à l’habitude burtonienne, son levé de sourcil ne fait plus sourire, son aura s’estompe. Helena Bonham Carter ne plait plus, figure présente par amour de son réalisateur de mari, qui s’attarde jusqu’à plus soif sur ce second rôle passable. Jackie Earle Haley tellement en deçà de ce dont il est capable dans sa folie créatrice. Reste Michelle Pfeiffer pleine d’aplomb, d’autorité, de charme et d’un mystère qui ne sera jamais transcendé, reste une Eva Green machiavélique et attachante en sorcière sulfureuse, reste Bella Heathcote si jolie mais si oubliée par Burton, reste le petit Gulliver si attachant. Et puis oublions Jonny Lee Miller qui passe à côté de son rôle.

 

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Tout juste souligne-t-on le passage d’Alice Cooper dans son propre rôle, et l’humour à répétition (peut-être le seul à m’avoir fait sourire) de la vieille Mme Johnson. Evidement certaines répliques font mouche, je ne peux le nier, mais l’ambiance est inexistante, la frustration de passer à côté d’un grand moment transpire, enrage le spectateur que je suis de voir Tim Burton se mettre des limites à sa créativité jadis si débordante.

 

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Je souligne pour terminer le point réellement positif qui redresse la note : décors, costumes, maquillages et effet spéciaux sont à la hauteur de nos attentes. Le manoir est remarquable et certains plans de caméra soulignent à merveille son architecture. Les costume, tant celui de Barnabas que la mode des années 70, sont sublimes, les maquillages superbes et les effets spéciaux, notamment la scène finale avec Eva Green très sympathiques. Il y a aussi la multitudes de clins d'oeil aux autres films de Burton mais également aux films de Vampires, ne serrait que la main qui ouvre le cercueil où la façon qu'à Barnabas de croiser ses mains devant son visage, à la manière de Nosferatu par exemple.

 

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Dark Shadows loupe donc une nouvelle fois la consécration de Tim Burton, qui parvient même à nous lasser de Johnny Depp (que j’adore pourtant !), révélant sa maîtrise pour la forme mais son manque cruel de prise de risque sur le fond, se payant le luxe de n’offrir aucune émotion au spectateur. C’est donc à contre-courant des critiques que je vous le dit : en aucun cas Dark Shadows n’a l’âme d’un Beetlejuice ou d’un Edward aux Mains d’argent. Et presque plus l’âme de Burton lui-même.

 

 

13/20

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