Iron Man, Hulk, Thor et maintenant Captain America… ça y est j’ai tout vu je peux attendre The Avengers et – peut-être – le laisser passer. Sérieusement, lorsque je me suis installé devant Captain America je me suis dit que j’allais passer un agréable moment tant les critiques semblaient concordantes sur la qualité du film. Bon, alors soit on n’a pas vu le même film, soit les critiques ont été généreusement payés pour noter ce machin. Je m’explique…
Produit par Disney Paramount, Captain America est le super-héros emblématique de toute une génération d’américains, et de fait l’un des moins connus en France. Dopé au patriotisme jusqu’à
ras-bord, équipé d’un bouclier indestructible et d’un cerveau mono-neuronal, le tout enrobé de collants rouge et bleu, Steve Rogers est un super soldat, prototype d’une expérience pour laquelle
il s’est rendu volontaire dans le seul but de rejoindre les rangs de l’armée pour combattre les méchants, talonné par une Peggy Carter qui ne rêve que de le plaquer dans son lit et d’une bande de
soldats qu’on aura vite fait d’oublier, meilleur ami compris.
Je vous jure que je n’avais aucun apriori sur le sujet, je me suis installé, le cœur confiant et d’accord pour avaler la pilule 100% américaine de ce héros que je ne connaissais que trop peu. Pourtant il n’aura fallu que dix minutes pour me démoraliser. Cela dit je me suis dit : « Patience, en super-héros ça va être terrible »… Ben même pas en fait, c’est pire. Et puis longtemps je me suis dit aussi que le réalisateur mettait beaucoup de second degré, jusqu’au moment où il m’est apparu que non, tout est bien au premier degré.
La relation amoureuse naissante ? Le regard de braise de Peggy Carter ne laisse aucun doute sur le sujet dès le début. L’évolution du personnage ? Ah oui il a regardé ses pectoraux à un
moment, sans doute pour se dire qu’il était bien bâti. L’intrigue sur le méchant ? Ah bon il y a un méchant ! La tristesse face à la perte d’un ami proche ? A mourir de rire.
Franchement il n’y a rien à garder de Captain Puceau America, ou peut-être l’intervention de Howard Stark, le père de Tony Stark (Iron Man, suivez un peu là !). Mais autrement rien,
du jeu des acteurs à celui du réalisateur, n’est à conserver.
Le réalisateur… Joe Johnston, The Wolfman… Vous allez dire que c’est facile de caractériser un réalisateur à un seul de ses films, mais il faut dire que ce type n’a aucun talent pour valoriser son image, pour créer une tension, faire naître un sentiment quelconque à l’image. J’étais à deux doigts de prendre le parti du méchant quand même ! Sans rire j’ai eu peur, mais ceci dit j’ai beaucoup rit, des plans mal faits, des cascades pathétiques, des effets narratifs complétement ratés, un véritable régal.
Le patriotisme est poussé à son paroxysme et le film n’a de cesse de se contredire, notamment sur la nature du héros. Steve Rogers ne se pose aucune question sur sa condition exceptionnelle, dévolu corps et âme à sa patrie, à l’honneur, il est le soldat lisse et parfait dont rêverait tout corps d’armée. Il devient même de plus en plus grotesque à mesure que passe le temps, le faisant passer de maigrichon intelligent et rusé à super musclé incapable de réfléchir. Le pire étant la dimension « super-héroïque » du personnage qui n’est jamais mise en avant, sauf lorsqu’il boit de l’alcool, pathétique.
Là où j’ai vraiment peur, c’est que c’est Joss Whedon, le scénariste de ce navet, qui est aux commandes pour The Avengers, dont Captain America est le leader... RIP Iron Man, Hulk et Thor.
3/10 (pour la rigolade)