Longtemps craint à juste titre après les sorties du moyen Iron Man 2 et du pathétique Captain America, The Avengers a réussi néanmoins à conserver allumée la petite chandelle d’espoir me soufflant que non, le film ne pouvait pas être si mauvais que ça vu la responsabilité écrasante qu’il avait sur les épaules.
Autant être prévenu avant de mettre les pieds en salle obscure : si l’ensemble une connaissance de la mythologie Marvel n’est pas indispensable il est cependant préférable de connaître Thor, puisque le bad guy de The Avengers n’est autre que Loki, déjà à l’œuvre dans le film plein de dieux vikings, d’éclairs et de cheveux longs. Une fois ce fait acquis roulez jeunesse, préparez les rétines. Car The Avengers met enfin en scène les super-héros mis en place par Marvel depuis quelques années sur nos écrans. Iron Man, Thor, Captain America, Hulk mais aussi Hawk Eye et la Veuve noire. On soulève-là le premier point négatif du film : ces deux derniers personnages n’apportent pas grand-chose au film et font plus office de bouche trou que de faire valoir, n’en déplaise à la plastique de Scarlett Johanson. J’aurais préféré voir Spiderman dans le lot quand même.
Si nous connaissons déjà les héros le réalisateur s’attarde de fait beaucoup plus sur leurs relations houleuses et pour le moins incompatibles. Cette mise en pratique est plutôt réussie mais traîne laborieusement en longueur et en dialogues parfois inutiles. Le résultat divise le film distinctement en deux parties : une moitié pour les bases, l’autre pour le défouloir. Ce qui m’amène au second point négatif : l’action. Tous les ingrédients sont là pour faire monter la sauce qui, finalement, peine à prendre la faute à trois choses : une caméra bordélique dans les combats au corps à corps, des supers héros qui ne paraissent pas vraiment dépassés par les événements, et un manque d’audace cruel de la part du réalisateur. Pour une fois qu’on attend de l’épique, de l’héroïque, voire du bourrin, on ressort avec cette impression d’avoir encore faim. Peut-être est-ce dû à l’interminable attente de la sortie du film…
Côté héros, si Captain America et Thor passent au second plan tout en relevant leur niveau par rapport à leurs films respectifs, Iron Man et Hulk se taillent la part belle du gâteau. Le premier pour ses répliques cinglantes qui prouvent que les scénaristes n’ont pas peur de l’autodérision (appeler Hawk Eye Robin des bois, et Thor Point Break n’est que le plus sympathique…) ; le second par sa simple présence. Car autant être honnête : The Avengers signe la résurrection de Hulk, sa consécration, lui conférant toute la gloire méritée, avec pour lui et sur un plateau d’argent les meilleures scènes du film et les plus drôles également. Car The Avengers a fait à plusieurs reprises rire l’ensemble de la salle. Enfin Loki, le méchant, ne signe pas une très grande prestation même s’il est plus crédible qu’auparavant.
Clairement, on est légitimement en droit de s’attendre à plus fort et plus fou, mais The Avengers réalise le pari, la performance même, de rattraper les erreurs de Captain America et Iron Man 2, et de me réconcilier avec ce qui avait fait la force du premier Iron Man. La valeur est donc sûre, mais la 3D bien que propre n’apporte strictement rien au spectaculaire du film.
16/20.
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